Arrêt du tabac : quelle prise en charge pour le sevrage tabagique ?

09/02/2023
sevrage tabac

Le tabagisme est une vraie source de préoccupation, poussant les personnes dépendantes à la consommation de tabac d’entamer un sevrage tabagique. Rien qu’en France, 26,9% des 15-75 ans déclaraient fumer des cigarettes quotidiennement en 2017 (données Santé publique), plaçant les fumeurs français parmi les consommateurs de tabac les plus élevés dans les pays occidentaux. À cet effet, plusieurs aides de l’Assurance maladie existent à destination des fumeurs : accompagnement par un professionnel de santé, traitements médicamenteux pour soulager des effets du sevrage, substituts nicotiniques, etc. Quelle prise en charge propose l’Assurance maladie sur le sevrage tabagique ? Votre mutuelle santé peut-elle aussi proposer des remboursements ?

Sevrage tabagique : quelle méthode prévue dans les programmes de prévention santé ?

L’assurance maladie propose des programmes de prévention santé pour encourager l’arrêt du tabac. Proche d’une thérapie, le sevrage tabagique inclut notamment un accompagnement par un professionnel de santé qui offre un soutien psychologique et qui déterminera si un traitement médicamenteux est nécessaire.

Concernant les traitements médicamenteux, les programmes de prévention santé de l’Assurance maladie prévoient :

  • Des médicaments pour soulager des effets du sevrage tabagique, qui peut provoquer des symptômes gênants, tels qu’un état d’anxiété, le manque de nicotine, une irritabilité ou encore des troubles de la concentration.
  • Les substituts nicotiniques préconisés par la HAS (Haute Autorité de Santé - traitements de première intention en grade A). Ces substituts peuvent aussi bien être sous forme de patchs que par voie orale (pastilles, gommes, sprays buccaux, comprimés…).
  • La Varénicline, un traitement de second intention qui est envisagé en cas d’échec des substituts nicotiniques et chez les fumeurs en situation de forte dépendance. La Varénicline est un médicament encadré qui agit sur les récepteurs nicotiniques du système nerveux central.

Recommandation en santé publique de la HAS : la Haute Autorité de Santé publie des recommandations en sevrage tabagique. Destinés aux professionnels de santé qui accompagnent des fumeurs, ces recommandations permettent réellement d’informer sur les méthodes recommandées pour arrêter de fumer, ainsi sur leur efficacité et leur prise en charge financière. Les dernières recommandations indiquent notamment que la cigarette électrotonique n’est pas recommandée, bien qu’il soit déconseillé de décourager le patient qui s’est mis à vapoter dans l’optique de réduire la consommation de tabac.

Outre les différents traitements et thérapies qui existent face à l’arrêt du tabac, un numéro gratuit permet de bénéficier d’une assistance en ligne : Tabac Info Service joignable au 39 89. Par ailleurs, Tabac Info Service propose une application pour profiter d’un coaching personnalisé.

Arrêt du tabac : quelle prise en charge par la Sécurité sociale ?

Prise en charge des substituts nicotiniques

L’Assurance maladie rembourse à hauteur de 65% les traitements nicotiniques de substitution. Un forfait d’aide au sevrage tabagique avec un plafond de 150€ par an existait auparavant, mais il a été supprimé en 2019 pour simplifier la prise en charge.

Bon à savoir : ces traitements nécessitent une prescription médicale par un professionnel de santé. La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, autorise les médecins, les sages-femmes, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers, les médecins du travail ainsi que les masseurs-kinésithérapeutes de prescrire les traitements nicotiniques de substitution.

Prise en charge de la Varénicline

Tout comme les substituts nicotiniques, l’Assurance maladie prend à sa charge 65% du traitement. À noter que ce médicament est contre-indiqué chez les femmes enceintes et déconseillé en cas d’allaitement. Dans tous les cas, une prescription médicale est nécessaire pour s’en procurer.

Le saviez-vous ? En-dehors des programmes de prévention de l’Assurance maladie, d’autres méthodes permettent de favoriser l’arrêt du tabac. On peut citer les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) qui multiplieraient par 2 les chances de stopper le tabac. Ces thérapies sont généralement accompagnées d’un suivi psychologique et de traitements médicamenteux. Elles se focalisent sur les émotions et les comportements au travers d’exercices tels que la balance décisionnelle, la lettre de rupture… d’autres méthodes douces comme la sophrologie, l’acupuncture et l’hypnose seraient elles aussi des solutions complémentaires.

Pouvez-vous obtenir une prise en charge par votre mutuelle santé ?

Oui ! Mais évidemment, tout dépend du contrat santé. D’une mutuelle à l’autre, le sevrage tabagique sera pris en charge ou non. Si tel est le cas, elle interviendra sur le ticket modérateur (dépenses qui restent à votre charge après remboursement de l’Assurance maladie) sur les traitements nicotiniques de substitution. C’est le cas notamment de Mutuelle2sante qui prend à sa charge toute ou partie du ticket modérateur au travers de la garantie « sevrage tabagique ».

En complément, votre mutuelle santé peut intervenir sur les médecines douces, une aide complémentaire aux traitements anti-tabac (acupuncture, hypnose, etc.).