Les Français et la e-santé, où en est-on ?

07/07/2023
Français et e-santé

 

Mon espace santé, téléconsultations, tiers payant numérique, applications d’e-santé… Le marché français de la santé connectée regorge d’outils numériques développés pour simplifier le quotidien des Français. Mais qu’en est-il vraiment ? Les Français sont-ils assez informés des services digitaux qui sont à leur disposition ? Les dispositifs de santé connectée sont-ils devenus un réflex ? 

E-santé : quels sont les outils mis à disposition ?

La santé connectée englobe aussi bien les technologies de téléassistance, que les applications mobiles d’e-santé, la télésanté (toutes les technologies au service de la santé) que la télémédecine (téléconsultation notamment). Quelle est pour objectif de faciliter l’accès aux soins, de réduire les délais de prise de rdv, d’améliorer la communication entre médecins et patients et la qualité des soins ou encore de suivre ses données santé, il existe de nombreuses solutions aussi bien développées par le gouvernement que par des entreprises indépendantes. On peut citer par exemple :

  • Mon espace santé : un projet du gouvernement encadré par le Ségur du numérique en santé. C’est un nouvel espace à destination de tous les assurés Français accessibles depuis le site ameli.fr ou en direct sur monespacesante.fr, qui remplace le DMP (dossier médical partagé). Son objectif : regrouper dans un seul espace l’ensemble des documents et des données de santé liés au parcours de soins du patient (prescriptions médicales, comptes-rendus d’opérations ou encore d’examens biologiques, attestations de dépistage, lettres de sorties, etc.).
  • La téléconsultation : l'une des tendances de la e-santé qui connaît la plus forte croissance en France. Selon des données de 2020, le nombre de téléconsultations a augmenté de près de 70% entre 2019 et 2020, passant de 1,2 million à 2 millions. Cette solution est particulièrement appréciée des personnes qui ont des difficultés à se déplacer, mais également des patients souhaitant bénéficier d'une consultation plus rapide.
  • Le tiers payant numérique (carte dématérialisée) proposé par les complémentaires santé : un service qui permet aux patients de ne pas avancer les frais médicaux lorsqu'ils consultent un médecin ou effectuent des examens. Cette solution permet de faciliter l'accès aux soins pour les personnes qui ont des difficultés financières. Le tiers payant numérique a vocation à remplacer la carte physique, elle fonctionne de la même manière que le tiers payant classique, mais en présentant sa carte sur son support mobile (QR Code, PDF sur mobile, application mutuelle).
  • Les applications santé : Doctisia, MyTherapy, Livi, Qare, Doctolib… elles sont devenues un élément clé de la e-santé en France. Ces applications permettent aux patients de suivre leur état de santé, de prendre rdv, de bénéficier de conseils médicaux personnalisés et d'obtenir des informations sur leur traitement.

Les Français sont-ils vraiment prêts aux innovations de la santé connectée ?

Prêts, oui ! 76% des Français sont enclins à utiliser les services liés à la e-santé. Mais dans les faits, quelques craintes participent au ralentissement de la santé connectée.

Un sondage IPSOS réalisé en novembre 2022 révèle notamment un manque d’information sur le sujet de la santé connectée. En effet, 64% de la population estime avoir peu de connaissances sur les outils digitaux développés. En complément, excepté les personnes atteintes de maladies chroniques, les Français utilisent encore peu les applications de suivi de santé. 

Concernant la téléconsultation qui a connu un fort essor pendant la pandémie, elle peine depuis à se développer. À ce jour, toujours selon l’étude IPSOS, 21% des interrogés déclarent utiliser la téléconsultation et ce, de façon occasionnelle. La part de la population qui en a le plus recours étant les jeunes, les CSP+ et les urbains.

De façon générale, la santé connectée révèle les mêmes conclusions que le secteur du digital : une fracture générationnelle. Malgré les efforts déployés pour développer des outils intuitifs qui facilitent l’accès aux soins, les ruraux, les péri urbains, les personnes de plus de 55 ans et spécifiquement les seniors, éprouvent des difficultés à s’accoutumer à ce genre d’outils. S’ajoute à cela, une crainte concernant la sécurité des données, ainsi que la diminution des interactions humaines.